
14 janvier 2023
Par Gaëtan Vaudry
Mon mentor et ancien directeur au journal Hebdo Vedettes, Roger Sylvain nous parle à tous les jours des beaux moments de notre télévision. De l’époque où les directeurs des programmes faisaient de la télévision pour le public. Je pense entre autres à Robert L’Herbier et Michel Chamberland, deux bonzes de la belle époque. Eux se souciaient du bien-être des téléspectateurs. Eux travaillaient pour le public. Et qu’est-ce que faisaient les amateurs? Ils regardaient la télévision!
Des millions de personnes s’entassaient devant le petit écran et faisaient en sorte que les grands décideurs voulaient toujours faire mieux et se surpasser pour eux. Aujourd’hui, on ne connaît presque plus le nom des gens qui décident. Et eux, pire encore, ne semblent même pas se soucier de ce que les téléspectateurs désirent vraiment. Ils font de la télévision pour eux. Pour une petite clique qui semble bien éloignée de Monsieur et Madame tout le monde. Et ça donne ce que ça donne.
Presque plus de variétés
Nos chanteuses et chanteurs ont toute la misère du monde à pouvoir « pluguer » leur nouvelle chanson à la télévision. Et après, on se demande pourquoi nos artistes ne vendent presque plus de disques! La réponse est pourtant bien simple : nous ne les voyons plus! C’est bien beau les concours de nouveaux talents comme « Star Académie » ou « La Voix », mais pourquoi vouloir dénicher autant de nouveaux visages, quand nous n’arrivons presque pas à faire vivre ceux qui sont déjà établis? Comment les nouveaux venus vont-ils pouvoir faire une belle et longue carrière par la suite, quand nous les remplaçons déjà l’année suivante?
Nos chanteuses et chanteurs ont toute la misère du monde à pouvoir « pluguer » leur nouvelle chanson à la télévision. Et après, on se demande pourquoi nos artistes ne vendent presque plus de disques! La réponse est pourtant bien simple : nous ne les voyons plus! C’est bien beau les concours de nouveaux talents comme « Star Académie » ou « La Voix », mais pourquoi vouloir dénicher autant de nouveaux visages, quand nous n’arrivons presque pas à faire vivre ceux qui sont déjà établis? Comment les nouveaux venus vont-ils pouvoir faire une belle et longue carrière par la suite, quand nous les remplaçons déjà l’année suivante?
De nos jours, la survie de notre télévision traditionnelle semble de plus en plus en péril, surtout avec la force de frappe des nouvelles chaînes en ligne comme Netflix, Prime, Crave et toutes les chaînes spécialisées qui apparaissent à une vitesse effarante. Sur les réseaux sociaux, je ne lis que sur cela : « Quelle nouvelle série me proposez-vous sur Netflix? », « Quelles nouveautés cette semaine sur Prime? » La télévision que nous proposent TVA, Radio-Canada, Noovo et Télé-Québec semblent bien loin dans les pensées des téléspectateurs. Et pourtant, les grands décideurs ne changent pas. Ils continuent à nous présenter toujours la même chose.
Je vais me permettre un petit exemple tout simple. À la fin des années 1980 (début 1990), Télé-Métropole proposait le téléroman « L’or du temps » de Réal Giguère. On y retrouvait bien évidemment les Angèle Coutu, Christine Lamer et Luis De Cespedes, qui étaient à la saveur du jour. Mais pour faire plaisir aux nombreux téléspectateurs qui suivaient religieusement les aventures de la famille De Bray, on y retrouvait également des doyens de notre télévision comme Jean Coutu, Guy Godin et Georges Carrère. Il y en avait pour tous les goûts, quoi! Aujourd’hui, dehors les doyens. Vous n’avez plus rien à faire dans notre petit écran!
C’est cette façon de faire qui est triste. Et quand les Netflix, Prime, YouTube et Crave auront pris toute la place (et ce jour n’est pas si loin), nous entendrons alors de la bouche des présents décideurs : « Avoir su, nous aurions fait différemment! ». Maintenant vous savez. Agissez, avant qu’il ne soit trop tard…
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